Virginie Otth | Photographe

…et des poussières

Circuit, Lausanne

2003

…et des poussières et Kirlian dust

installation à Circuit, Lausanne espace d'art contemporain 2003

L’espace d’en-bas.

Une rétro projection sur une paroi du lieu d’exposition (2.4m x 5m), une quarantaine d’images en alternance…sorties de leurs contexte d’aspirateurs et autres coins oubliés, les poussières se collectionnent sur un fond noir (un film) sans repères.

Le son pour « un espace autre », en 3 dimensions, en réaction à la poussière : l’essoufflement. Aussi : la poussière des médiums sonores, des perturbations, des répétitions, des allusions lunaires , archéologiques et biologiques…Réalisation en collaboration avec François Thuillard.

Allergies. Asthme. Infiniment…se perdre dans les échelles.
Le commencement ou la finalité de la matière , en boucle… aussi, la matière photographique.
Physiquement immergé, feutré, un espace mental. Observer « le pire ».
Possibilités infinies du hasard de la disposition de l’infime.
Matière à tout inventer jusqu’à la disparition même de la matière.

Le bleu du lieu me faisait penser au fond des images médicales sur lesquelles je travaillais à New-York, dans une agence d’images scientifiques.

L’effet Kirlian : dans les années 70, les scientifiques pensaient avoir trouvé une méthode de visualisation de l’aura. Depuis on a malheureusement découvert qu’il s’agissait seulement de la visualisation de la sudation de l’objet en question (la sueur).

J’aime cette idée de la fausse évidence. D’une démonstration par l’image d’une idée qui n’existe pas. Ces images seraient comme une autre dimension des poussières, plus macroscopique, ce pourrait donc être tout ou rien qu’une image... J’ai travaillé avec, en référence, ces images scientifiques (qui ont des fins de visualisations dans le domaine médical, astrologique ou biologique). Les moyens photographiques et informatiques sont parfois tellement présents(saturation extrême, grains de l’agrandissement confusion des lumières…)que l’on voit plus que le médium et que le sujet est presqu’invisible si on ne connaît pas le domaine en question. Ça ne m’intéressait pas de simplement déplacer ces images de leurs contextes mais d’en recréer afin que le « sujet » perde tout à fait son sens et que les évidences soient réellement arbitraires.

Les images sont des scans de poussières agrandies environ un millième de fois, colorisées, retravaillées.
Tirées sur un support de 10 x 15cm montées entre deux plaque de verre acrylique un peu comme les échantillons auscultés au microscope que l’on place entre deux plaquette de verre.